Jo Akepsimas, Mannick Jean Humenry, Gaëtan

Rym-Musique/Universal / Ateliers du Fresne

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C'est  émouvant de vous

"Mes 70èmes" Chansons "En paraboles" "Folk-Psaumes" "G. C. chante

C'est  vraiment du joli

J'ai pris le temps d'écouter

Depuis trois ans on les

Événement: Le Crëche revient en

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Un très bel album où

...on sent bien la créativité

Ce Compact-Disc m'a conquise par

SIGNES MUSIQUES N°75, pages 50 et 51
mille voix

Les quatre du Crëche de nouveau réunis

En paraboles, un CD de treize chansons écrites et interprétées par Mannick, Jo Akepsimas, Jean Humenry et Gaëtan de Courrèges vient de paraître (distribution Universal et Littéral).
C'est un disque-événement qui marque les retrouvailles du Crëche, le groupe-phare des années 70. Véronique Alzieu a voulu en savoir plus : après tout ce temps, où en sont-ils de leur compagnonnage ?

Véronique Alzieu : Mannick, Gaëtan de Courrèges, Jean Humenry, vous venez de sortir un tout nouvel album avec aussi Jo Akepsimas qui devrait arriver d'un instant à l'autre. Cet album est-il l'occasion de réelles retrouvailles entre vous ou bien, depuis 1979, vos routes ne se sont-elles jamais totalement séparées ?
Mannick : Moi, j'ai l'impression qu'on ne s'est jamais quittés, ne serait-ce qu'à cause des relations professionnelles privilégiées que nous avons eues avec l'un ou l'autre à différents moments. On a toujours eu plaisir à travailler ensemble, à écrire, à chanter, donc on ne s'est jamais vraiment perdus de vue. C'est ce qui a fait qu'un jour, on a eu envie de se retrouver de nouveau tous les quatre.

V. A. : Justement, votre actualité commune, c'est cet album "En paraboles". Comment est né ce projet ?
Jean Humenry : Il y a eu un moment très fort à Bercy il y a quelques années, à l'occasion du 50ème anniversaire du Secours Catholique. Mannick, Gaëtan et moi avions été invités au spectacle organisé. Le fait de rechanter ensemble a ravivé la flamme.
Gaëtan de Courrèges : Par ailleurs j'enregistrais régulièrement avec J o et Mannick. Et souvent, on se disait qu'avec la connivence vocale qu'on a, ce serait dommage de ne pas refaire quelque chose.

V. A : Donc ce projet est parti d'un réel désir plus que d'un sentiment de nostalgie ?
G. de C. : Il faut tout de même rappeler que le groupe Crëche, au départ, c'était cinq copains. Malheureusement, il y en a un qui nous a quittés, c'est Bernard Haillant. Et justement, Bernard est toujours resté réticent vis-à-vis de ce type de projet, entre autre à cause de la nostalgie que vous évoquez. Il en avait très peur.

V. A : Et à vous, ça ne vous a pas fait peur ?
J.H. : Non, parce qu'il n'y a aucune nostalgie là-dedans. C'est l'envie de refaire quelque chose ensemble qui nous a poussés et en aucun cas la volonté de faire revivre le passé.

V. A. : Est-ce que l'idée de cet album s'est imposée tout de suite ou bien il vous a fallu réfléchir longtemps avant de décider autour de quoi vous alliez vous retrouver ?
J. H. : Au départ, I'idée n'était pas clairement celle des paraboles. On s'est demandé si on n'allait pas reprendre notre propre répertoire et puis finalement c'est cette idée qui s'est imposée. On a eu envie de dire l'Évangile autrement, avec des mots actuels, en utilisant la vigueur d'écriture qu'ont Mannick et Gaëtan et que je pense avoir aussi, et en se servant des musiques actuelles.

V. A. : Cet album a pour thème 13 paraboles que vous avez retranscrites, réactualisées. Pourquoi ne pas avoir gardé les textes originaux ?
G. de C. : C'est quelque chose qui a déjà souvent été fait, par nous et par d'autres. Cette fois-ci, nous avions envie de faire des chansons à partir des paraboles mais avec des mots d'aujourd'hui. Ce qui fait que la plupart de celles que l'on a retenues sont devenues des chansons pouvant être entendues par un public pas forcément croyant. Elles peuvent être reçues comme des chansons d'amour, des chansons qui racontent des histoires. En fait, il s'agissait tout simplement de revenir à l'idée d'origine : en utilisant des paraboles, le Christ racontait des histoires.

V. A. : Dans la présentation de cet album, vous dites que les paraboles appartiennent au patrimoine de l'humanité. Que voulez-vous dire ?
G. de C. : La Bible est le livre le plus vendu au monde. Certains de ces textes sont connus partout et d'une certaine façon, ils appartiennent à tous. Il n'y a pas besoin d'être initié pour entendre ces histoires. D'ailleurs quand Jésus s'adressait de cette façon à la foule, c'était bien pour que tous puissent comprendre ce qu'il voulait leur dire.

V. A. : Mais comment réécrire une parabole sans risquer de la trahir ?
G. de C. : C'est là tout l'enjeu. Le travail a essentiellement consisté à chercher le sens profond du texte, en ne s'arrêtant pas à l'aspect anecdotique. Prenons un exemple : la parabole du Bon Samaritain. Cette parabole nous a posé tellement de problèmes qu'on a failli renoncer à en faire une chanson. Mannick a écrit cinq versions du texte. Aucune ne convenait car nous ne voulions pas d'un texte moralisateur, théologique ou qui ressemble à une conférence. La solution a consisté à donner la parole à un personnage tout au long de la chanson - moi en l'occurrence - qui décrypte tout ce qui relève du contexte historique, géographique ou social, et qu'aujourd'hui on ne peut plus comprendre.
Jo Akepsimas (qui vient d'arriver) : Bonjour à tous ! Effectivement comme ont dû le dire mes camarades, cette parabole est difficile à comprendre si on la sort du contexte culturel de I'époque. Si au contraire on en tient compte, on réalise à quel point elle est révolutionnaire ! Le Samaritain fait voler en éclats toutes les lois et les présupposés de l'époque en portant secours à quelqu'un qu'il aurait dû fuir. Il met en avant le respect et l'amour de l'autre quel qu'il soit.

V. A. : Mais les paraboles ne dépassent-elles pas toutes ces considérations de temps et d'espace ?
J. A. : Effectivement, c'est une question importante. Certaines, comme celle des pierres précieuses, parlent d'elles-mêmes et sont limpides. D'autres nécessitent absolument d'être expliquées correctement pour être comprises correctement.

V. A. : Il vous a donc fallu fournir un travail particulier pour chacun des textes ?
J. H. : Oui. Cela nous a demandé de nous rencontrer souvent, de réécrire et de réécrire encore jusqu'à ce que l'on ait le sentiment d'avoir trouvé le mot juste.
G. de C. : J'ai compté : nous avons passé environ 35 journées tous ensemble, au cours desquelles le travail des uns et des autres a été fraternellement corrigé (rires) ! Quant à moi, j'ai piqué des rognes terribles ! Je leur disais qu'ils ne comprenaient rien ! Finalement, je me rendais compte quelques jours plus tard que c'était eux qui avaient raison. Mais je ne l'aurais accepté de personne d'autre parce que je sais comment ils écrivent, comment ils composent et que j'ai tout à gagner à les écouter.

V. A. : Comment vous êtes-vous réparti le travail ?
G. de C. : C'était plutôt au feeling. On ne s'est pas vraiment dit "cette parabole-là, elle est pour moi", on les a réparties assez facilement.

V. A. : En ce qui concerne le travail musical, Jo Akepsimas, comment avez-vous adapté tel style à tel texte ?
J.A. : Il y a des choses qui vont de soi, et c'a été le cas pour la plupart des textes. C'est l'expérience aussi qui permet de ne pas mettre n'importe quelle musique sur n'importe quel texte. C'est souvent après coup qu'on peut dire pourquoi on a fait ce choix. Et puis parfois, c'est moins évident. Reprenons l'exemple que nous évoquions tout à l'heure : pour le texte du Bon Samaritain, le style musical qui nous a semblé convenir le mieux, c'est le rap. Il ne s'agissait absolument pas de sacrifier à la mode, ca s'imposait, c'est tout.
J. H. : C'est l'inspiration et ça, c'est une vraie partie de plaisir !

V. A. : Justement, malgré les difficultés, vous êtes-vous amusés ?
J.H. : Bien sûr ! C'est un plaisir d'écrire, c'est un jeu ! Et puis à quatre, même si c'est plus exigeant, c'est encore plus intéressant.
Mannick : Oui, la plupart des chansons sont venues très spontanément et on peut dire que certains textes n'ont pas été discutés du tout.

V. A. : Qui dit album, dit scène. Avez-vous des projets de ce côté-là ?
Mannick : Nous aimerions bien faire une tournée autour de cet album, mais...
J. A. : on attend des invitations !
Mannick : Aujourd'hui on se sent plus "du" Groupe Crëche que "le" groupe Crëche. Nous n'avons pas l'intention de remonter ce groupe, mais faire des spectacles autour de ce disque qui nous a réunis, pourquoi pas ?

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